Page:Paquet - Monuments du Mont-Royal, cimetière Notre-Dame-des-Neiges, 1901.djvu/53

Cette page a été validée par deux contributeurs.

envahir par une douce mélancolie, l’exubérante richesse du décor qui pare toutes ces tombes parvient rapidement à ramener la pensée vers des horizons plus souriants.

Ajoutons que les abords du cimetière et notamment la superbe promenade que constitue l’ascension de la montagne par les chemins ombrageux du parc Mont-Royal, sont incontestablement des plus agréables qui existent en Amérique. Et lorsque, parvenu à la hauteur de l’observatoire, le touriste voit le grandiose St-Laurent déployer à l’infini l’azur de ses flots bleus que tachètent de noir et de blanc toute une flotte de navires empanachés de fumée, les immenses arcades du pont Victoria, réunissant l’Île de Montréal à la terre ferme, les campagnes qui s’étendent à perte de vue, les vingt ou trente villages groupés autour d’autant d’églises dont les clochers brasillent au soleil, et les cimes élevées des montagnes qui se dressent vaguement à l’horizon, il ne peut s’empêcher de sentir l’enthousiasme s’emparer de son intelligence ni de reconnaître que la montagne de Montréal constitue un des sites les plus pittoresques qu’un touriste qui aime la grande nature puisse désirer visiter.