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comprendre. Voilà l’origine des obscurités voulues qu’on rencontre dans les ouvrages des adeptes.

Quel usage font-ils des richesses immenses que peut leur procurer la connaissance du merveilleux secret ?

Une des règles élémentaires de la science dite occulte, enseigne que, pour être maître de quelque chose, il faut savoir la considérer avec la plus grande indifférence.

Celui qui désire la Pierre Philosophale pour les richesses qu’elle procure et pour son bien matériel, a des chances considérables pour ne jamais la posséder.

Aussi la tradition ésotérique nous représente-t-elle l’alchimiste simplement vêtu et toujours en voyage, faisant l’aumône aux mendiants et aux rois et par là se montrant supérieur à ces derniers[1].

Si nous en croyons les récits des contemporains, l’alchimiste Nicolas Flamel, possesseur de richesses immenses, les employait uniquement en fondations pieuses ou charitables et mangeait, ainsi que sa femme, des légumes bouillis, dans de la grossière vaisselle de terre.

Nous trouverons ces idées mises en pratique jusqu’en plein xixe siècle où l’alchimiste Cyliani (1832) ayant, raconte-t-il, découvert la pierre philosophale au bout de quarante ans de travaux, vécut en petit rentier bien modeste après avoir eu la tentation d’offrir le précieux secret au roi Louis XVIII ; sa femme l’en détourna[2].

  1. Éliphas Lévi, Histoire de la Magie.
  2. Cyliani, Hermès dévoilé, 1832.