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V

l’alchimiste

Nous avons beaucoup parlé de la Pierre Philosophale ; disons maintenant quelques mots de son heureux possesseur : l’Alchimiste.

On se figure généralement cet homme vivant dans une recherche perpétuelle de l’impossible au milieu des fourneaux ardents, des crocodiles empaillés, des hiboux sinistres et des chats ensorcelés. Il suffit cependant d’ouvrir leurs livres, de voir la façon dont eux-mêmes représentent leurs fourneaux et leurs laboratoires pour constater que c’est là une profonde erreur accréditée par les préjugés de la foule[1].

Le véritable alchimiste est un philosophe assez instruit pour traverser sans s’émouvoir les époques les plus troublées et les plus difficiles[2]. Il est le dépositaire sacré de toute cette science merveilleuse enseignée jadis dans les sanctuaires vénérés de l’Inde et de l’Égypte[3]. Il faut qu’il sache assez la voiler pour échapper au regard jaloux du despote clérical qui flaire en lui l’ennemi et qui le surveille étroitement. C’est quand l’Inquisition persécute impitoyablement toute trace de savoir, que le philosophe hermétique voile davantage ses écrits sous les symboles et les mystérieuses figures, pas assez cependant pour que le chercheur consciencieux ne puisse facilement

  1. Voyez la planche en tête de notre étude.
  2. Louis Lucas, le Roman Alchimique.
  3. Papus, Traité élémentaire de Science occulte.