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En 1618, dans son laboratoire de Vilvorde, près de Bruxelles, Van Helmont reçut d’une main inconnue un quart de grain de Pierre Philosophale. Elle venait d’un adepte, qui, parvenu à la découverte du secret, désirait convaincre de sa réalité le savant illustre dont les travaux honoraient son époque.

Van Helmont exécuta lui-même l’expérience seul dans son laboratoire. Avec le quart de grain de poudre qu’il avait reçu de l’inconnu il transforma en or huit onces de mercure. Il faut convenir qu’un tel fait était un argument presque sans réplique à invoquer en faveur de l’existence de la Pierre Philosophale. Van Helmont, le chimiste le plus habile de son temps, était difficile à tromper ; il était lui-même incapable d’imposture, et il n’avait aucun intérêt à mentir puisqu’il ne tira jamais le moindre parti de cette observation.

Enfin, l’expérience ayant eu lieu hors de la présence de l’alchimiste, il est difficile de comprendre comment la fraude eût pu s’y glisser, Van Helmont fut si bien édifié à ce sujet qu’il devint partisan avoué de l’alchimie. Il donna en l’honneur de cette aventure le nom de Mercurius à son fils nouveau-né. Ce Mercurius Van Helmont ne démentit pas d’ailleurs son baptême alchimique. Il convertit Leibnitz à cette opinion ; pendant toute sa vie il chercha la Pierre Philosophale et mourut sans l’avoir trouvée, il est vrai, mais en fervent apôtre.

Reprenons maintenant ces trois récits et nous constaterons qu’ils répondent aux conditions scientifiques posées. En effet :