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Telle est la narration qu’Helvétius a faite lui-même de cette aventure. Les termes et les détails minutieux de son récit excluent de sa part tout soupçon d’imposture. Il fut tellement émerveillé de ce succès que c’est à cette occasion qu’il écrivit son Vitulus aureus dans lequel il raconte ce fait et défend l’alchimie.

Ce fait répond à toutes les conditions requises. Cependant M. Figuier, sentant combien il était difficile à expliquer, ajouta quelques explications dans une édition postérieure (1860).

Voulant trouver partout a priori de la fraude, voici son argument principal :

L’alchimiste a soudoyé un complice qui est venu mettre dans un des creusets d’Helvétius un composé d’or facilement décomposable par la chaleur. Est-il nécessaire de montrer la naïveté de cette objection ?

1o Comment choisir juste le creuset que prendra Helvétius ?

2o Comment croire que celui-ci soit assez sot pour ne pas reconnaître un creuset vide d’un plein ou un alliage d’un métal ?

3o Pourquoi ne pas se donner la peine de relire le récit des faits ; M. Figuier aurait vu deux points importants :

D’abord la phrase suivante : il prit une once et demie de plomb. Ce qui indique qu’il l’a pesé, qu’il l’a manié, ce qui l’aurait mis à même de vérifier facilement si c’était vraiment du plomb.

4o Ensuite ce petit détail : il couvrit le creuset de