Page:Papus – La Pierre philosophale, 1889.djvu/20

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pût avoir la moindre propriété, l’alchimiste, trouvant encore le cadeau trop magnifique, en enleva la moitié disant que le reste était suffisant pour transmuer une once et demie de plomb. En même temps il eut soin de faire connaître avec détails les précautions nécessaires à la réussite de l’œuvre, et recommanda surtout au moment de la projection d’envelopper la Pierre Philosophale d’un peu de cire afin de la garantir des fumées du plomb. Helvétius comprit en ce moment pourquoi la transmutation qu’il avait essayée avait échoué entre ses mains ; il n’avait pas enveloppé la pierre dans de la cire et négligé par conséquent une précaution indispensable.

« L’étranger promettait d’ailleurs de revenir le lendemain pour assister à l’expérience.

« Le lendemain Helvétius attendit inutilement, la journée s’écoula tout entière sans que l’on vît paraître personne. Le soir venu, la femme du médecin ne pouvant plus contenir son impatience, décida son mari à tenter seul l’opération. L’essai fut exécuté par Helvétius en présence de sa femme et de son fils.

« Il fondit une once et demie de plomb, projeta sur le métal en fusion la Pierre enveloppée de cire, couvrit le creuset de son couvercle et le laissa exposé un quart d’heure à l’action du feu. Au bout de ce temps le métal avait acquis la belle couleur verte de l’or en fusion ; coulé et refroidi, il devint d’un jaune magnifique.

« Tous les orfèvres de la Haye estimèrent très haut le degré de cet or. Povelius, essayeur général des monnaies de la Hollande, le traita sept fois par l’antimoine sans qu’il diminuât de poids. »