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Le 27 décembre 1666 il reçut à la Haye la visite d’un étranger vêtu, dit-il, comme un bourgeois du nord de la Hollande et qui refusait obstinément de faire connaître son nom. Cet étranger annonça à Helvétius que sur le bruit de sa dispute avec le chevalier Digby, il était accouru pour lui porter les preuves matérielles de l’existence de la Pierre Philosophale. Dans une longue conversation, l’adepte défendit les principes hermétiques, et pour lever les doutes de son adversaire, il lui montra dans une petite boîte d’ivoire, la Pierre Philosophale. C’était une poudre d’une métaline couleur de soufre. En vain Helvétius conjura-t-il l’inconnu de lui démontrer par le feu les vertus de sa poudre, l’alchimiste résista à toutes les instances et se retira en promettant de revenir dans trois semaines.

« Tout en causant avec cet homme et en examinant la Pierre Philosophale, Helvétius avait eu l’adresse d’en détacher quelques parcelles et de les tenir cachées sous son ongle. À peine fut-il seul qu’il s’empressa d’en essayer les vertus. Il mit du plomb en fusion dans un creuset et fit la projection. Mais tout se dissipa en fumée ; il ne resta dans le creuset qu’un peu de plomb et de terre vitrifiée.

« Jugeant dès lors cet homme comme un imposteur, Helvétius avait à peu près oublié l’aventure lorsque, trois semaines après et au jour marqué, l’étranger reparut. Il refusa encore de faire lui-même l’opération ; mais cédant aux prières du médecin il lui fit cadeau d’un peu de sa pierre, à peu près la grosseur d’un grain de millet. Et comme Helvétius exprimait la crainte qu’une si petite quantité de substance ne