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indiqué dans la notice même. — Peut-être est-il bon de faire remarquer que l’on ne prononce jamais le nom du souverain régnant ; on dit Kinjō heika, Konjō heika, Tennō heika (S. M. l’Empereur), etc.

Le préfixe go (postérieur), devant un nom d’Empereur, répond à “deuxième du nom” ; ainsi Go-Murakami équivaut à Murakami II.

Nous indiquons, pour chaque souverain, son numéro d’ordre dans la liste chronologique, — par exemple, Hanazono-tennō, 95e Empereur du Japon — ; mais une difficulté se présentait pour les Impératrices. Ainsi, pour Kōgyoku-tennō, nous ne pouvions écrire ni 35e Empereur, ni 35e Impératrice ; nous avons tourné la difficulté en mettant le numéro d’ordre entre parenthèses : Kōgyoku-tennō, Impératrice (35) du Japon.

Le règne d’un souverain commence officiellement que l’année qui suit la mort ou l’abdication de son prédécesseur.

Au sujet des nengō ou périodes d’années, il est bon de rappeler que le changement de nom (kaigen) en était décrété à un moment quelconque et que la nouvelle dénomination s’appliquait, par un effet rétroactif, à la période déjà écoulée de l’année en cours. Ainsi l’année 1573 commence comme 4e de l’ère de Genki. Le 28e jour du 7e mois de cette année, on change le nengō en Tenshō, qui, dès lors, est censé commencer avec l’année, et, dans l’histoire, Genki n’a pas de 4e année. Si donc on trouvait, dans un ouvrage japonais, un fait attribué à la 4e année de Genki, on comprendrait qu’il se rapporte à l’année 1573, avant que n’ait été promulgué le changement de Genki en Tenshō. Pour éviter qu’une même année ne figure sous deux nengō différents, comme dernière de l’un et première de l’autre, nous avons suivi le système officiel et noté : — Genki : nengō, 1570-72 ; Tenshō : nengō, 1573-91. Et ainsi des autres.

Les lecteurs déjà quelque peu familiarisés avec les choses historiques de l’Empire du Soleil-Levant seront étonnés de nous voir modifier le nom reçu jusqu’ici pour certains personnages. On trouvera ainsi Yamatotakeru au lieu de Yamatodake, Takeshiuchi pour Takenouchi, Ishida Kazushige pour Ishida Mitsunari, Kira Yoshinaka pour Yoshihide, etc. Une étude approfondie des documents anciens, à laquelle se sont livrés de savants professeurs de l’Université, a prouvé que telle est la prononciation correcte, et c’est pourquoi nous l’avons adoptée.

En ce qui touche à l’adoucissement euphonique (nigori) de certaines syllabes, - par exemple, da pour ta, go pour ko, etc. — il n’y a pas de règle précise, et, dans les ouvrages japonais, on trouve Ukita et Ukida, Takikawa et Takigawa, etc. Nous avons suivi en ce point l’usage le plus généralement admis.

Nous avons ordinairement omis la préposition no (de) entre les noms et prénoms. Bien qu’elle fut fréquemment employée dans l’ancien temps, on la supprima peu à peu ; ainsi on dit également bien Minamoto no Yoritomo ou Minamoto Yoritomo.