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que, pour obtenir l’approbation de leur souveraine, les ministres ont fait violence aux sentiments de pitié naturels à son sexe et à son âge ; j’ai besoin de me rappeler que la monarchie, en Angleterre, n’est qu’un instrument entre les mains des nobles, un brillant colifichet qu’à certains jours la main des charlatans fait scintiller aux yeux de la foule.

L’illégalité de l’établissement des cours martiales dans le Bas-Canada était manifeste et avait été proclamée par les juges des tribunaux civils. Mais qu’importent aux oppresseurs le droit, la légalité, la justice ? Les magistrats, coupables d’avoir rempli leur devoir avec courage et loyauté, ont été suspendus de leur fonction. Censurée en Angleterre, par les ministres, cette quasi destitution a été maintenue par eux en Canada, et l’on a passé outre à l’exécution des condamnations.

Dans le Bas-Canada, douze malheureux ont subi le dernier supplice. Autant d’assassinats juridiques ! Dans le Haut-Canada le nombre des victimes s’élève à plus de trente. Mais ces barbaries, loin de consolider la domination de la farouche puissance qui les ordonna, l’ont, au contraire, rendue à jamais impossible. Elles ont soulevé l’horreur du monde civilisé.

Aux États-Unis surtout, l’impression a été profonde ; qu’on en juge par l’extrait suivant de la Revue Démocratique, jour-