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une dépendance éternelle, et ce n’est que pour obtenir ce résultat que, revêtu de l’amplitude des pouvoirs propres à l’assurer, j’ai consenti à me déplacer. » Fut-il jamais charlatanisme plus éhonté, si lord Durham ne croyait pas à ce qu’il disait ?

Si lord Durham était sincère, je le demande, fut-il jamais verbiage plus vide de sens, méconnaissance plus complète des principes les plus incontestés de l’économie politique et des résultats qu’a eus et que doit avoir la séparation des anciennes colonies anglaises de l’Amérique du Nord ?

On dit que cette idole de la populace et des grands de l’Angleterre est un homme d’état d’une valeur peu commune. Les feuilles qu’il soudoie, affirment que lui seul est capable de préserver l’Angleterre des sanglantes catastrophes dont elle est menacée. À les entendre, il ne lui faudrait que le pouvoir pour accomplir ce merveilleux tour de force de constituer solidement en Angleterre (et cela du consentement de l’oligarchie la plus altière et la plus forte qui ait jamais pesé sur le monde) la démocratie pure par des parlements triennaux, le suffrage quasi-universel, et le vote par ballot ; et d’établir en même temps le despotisme pur dans toutes les colonies anglaises de l’Amérique du Nord (et cela du consentement des colonies chez qui l’on chercherait en vain d’autres éléments sociaux que les principes de l’égalité, et d’autres influ-