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se sont rendus aux États-Unis. Beaucoup d’anciens colons en font autant.[1]

« Voilà les résultats lamentables des maux politiques et sociaux qui ont si long-temps fatigué les Canadas ; et à cette heure nous sommes dans la nécessité de prendre des mesures immédiates contre des dangers aussi alarmants que ceux de la rébellion, de l’invasion étrangère et de la dépopulation par la désertion en masse de peuples réduits au désespoir. »


Tel est le gouvernement Anglais peint par lui-même. Telle l’esquisse adoucie et flattée de la condition qu’a faite à ces colonies cette aristocratie prétentieuse qui pose devant les nations, et se donne comme un modèle de sagesse et de science, qu’elles doivent étudier et copier pour apprendre à se gouverner. L’une de ses supériorités les plus éminentes, est ce lord Durham qui a signé le rapport qui contient les accusations sanglantes quoiqu’affaiblies qu’on vient de lire ; Rien n’est plus propre à faire ressortir combien est artificiel et faux le système social de l’Angleterre, que la réputation de capacité, de lumières et de libéralité qu’a usurpée ce despote ignorant. Ses prétendus rares talents, ses prétendues hautes vertus ont été

  1. Il y en avait au plus trois cent quarante mille quand lord Durham est arrivé au Canada en mai 1838 ; et les fruits de sa folle mission, soutenue par une armée de vingt mille hommes, et une dépense de plus de cent millions de francs depuis le commencement des troubles, ont été de décider déjà cinquante mille de ses habitants à s’expatrier, qui vont donner à la confédération américaine, sans qu’elle ait dépensé un sou pour eux, au quatre de juillet prochain, le nouvel État souverain et indépendant d’Iowa.