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serait certainement abrégé par les partialités de la métropole, l’impéritie de ses choix et les prévarications de ses agents.

Lord Bathurst promit des réformes : aucune n’a été effectuée. Les temps sont accomplis.

Ami intime d’un grand nombre de mes collègues dans la représentation, honoré de l’estime et de la confiance de tous, puisque, pendant vingt ans, ils m’ont porté, souvent à l’unanimité, toujours à une grande majorité, à la présidence de l’Assemblée, je suis parfaitement au fait de tout ce qui s’est passé en Canada jusqu’au moment où les troubles ont éclaté. Je connais les actes et dires de vingt-cinq de mes collègues et de beaucoup de citoyens marquants, dont les uns ont souffert la mort, dont les autres ont, comme moi, vu, pour ainsi dire, leur tête mise à prix, et ont été, comme moi, traînés en exil sans procès, ou bien détenus, souvent sans accusation, toujours sans confrontation, puis élargis sans procès, quoi qu’ils provoquassent un jugement par demandes verbales ou écrites, adressées soit au dictateur ensanglanté Colborne, soit au dictateur, plus faux et non moins vindicatif, Durham. Car tous n’étaient-ils pas passibles des mêmes peines ? Ils étaient tous coupables du même crime ! leurs vertus étaient chères à leurs compatriotes, odieuses à leurs oppresseurs étrangers ! Eh bien ! je mets le gouvernement anglais au