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une régularité aussi agréable à l’œil satisfait du maître que celle des autres machines en fer et cuivre qu’il a achetées, fruit du génie de Watts ou de Vaucanson.

Nos jeunes cultivateurs casés dans les côtes doubles, sur une suite rapprochée de petites fermes de quatre acres de front sur vingt à vingt-cinq de profondeur, travaillent avec la certitude du succès. La première condition pour lui faire aimer sa maison, si petite et si dénuée quand il y est seul comparativement avec celles des anciennes paroisses dont il vient de sortir, est de la décorer et de la rendre joyeuse en y amenant la femme de son choix. Il n’a pas à chercher loin ni long-temps pour la trouver et terminer son cours de galanterie. Les voisins sont si près, les veillées si fréquentes, les danses si entraînantes, la belle, si décidément la meilleure et la plus jolie fille qu’il connaisse, qu’il n’a pas le loisir d’attendre que ce soit le calcul et la raison qui lui prouvent qu’il fera bien, mais très bien de se marier. À l’étranger et dans les villes, où pour le pauvre le travail constant et des gages proportionnées aux dépenses nécessaires ne sont pas assurés, où pour l’homme instruit et à l’aise le luxe par-dessus et par-delà les ressources sera inévitable dans un mariage sortable, le calcul et la raison lui crient plus haut que les sens et l’amour qu’il fera mal, mais très mal, de se marier.

À la campagne, la situation du jeune propriétaire peu aisé le marie et le moralise. À la ville, la situation du jeune prolétaire le démoralise et le dévoue à un célibat libertin. Les ma-