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dans le passé ont usurpé la domination en vertu de pareils préjugés.

D’autres sociétés peuvent se former, pour aider à l’établissement des terres par leurs compatriotes, ce qui est du droit pour nous est du droit pour eux.

Les membres de la présente association peuvent, sans objection, s’adjoindre à d’autres sociétés, organisées comme le sera la nôtre, dans un but analogue, pour l’établissement de nationaux britanniques ou étrangers. Nous souhaitons remédier à un mal qui existe contre nous, celui de voir que nos anciens établissements sont surchargés de population, que la terre s’y est élevée à une trop grande valeur, pour être facilement accessible aux pauvres et même à la médiocre fortune. Il en résulte que le fils du pauvre se fait trop souvent simple journalier ou s’expatrie pour aller travailler à de forts gages dans les États-Unis. S’il revenait toujours après de courtes années de fort travail et de grande économie, ce ne serait nullement un mal, ce serait un grand bien. Plongé dans une société plus avancée sous tous les rapports que ne l’est la nôtre, pour les classes laborieuses du moins, il rapporterait les moyens d’acheter de la terre et des pratiques nouvelles, propres à la faire valoir mieux. C’est par la comparaison des deux pays et par les voyages plus que par aucune autre méthode, qu’il progressera. Mais, pour qu’il conservât ce respect pour lui-même, qui est l’un des plus forts motifs de se conduire de manière à mériter le respect d’autrui, il faudrait qu’il n’allât en service, qu’avec le désir ardent d’en sortir le plus vite possible, pour s’élever à la condition heureuse d’un cultivateur intelligent, moral, aisé, plus indépendant dans son état, des influences et des exigences d’autrui, que ne le sont les hommes