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Paris, avec la multitude de ses établissements scientifiques et littéraires ; avec le grandiose de ses décorations ; avec la gaieté, le savoir, l’exquise politesse de ses salons ; est l’école où viennent finir leur éducation, presque tous ceux qui, par leur position sociale, sont appelés à influer sur les destinées prochaines de leurs pays.

Paris, avec vingt bibliothèques gratuites encombrées, tous les jours de l’année, par les hommes les plus éclairées du monde, réunis ensemble de toutes les parties des deux continents ; avec des cours gratuits, sur chaque partie de l’universalité des sciences utiles et agréables ; s’aidant volontiers par la voie de l’élection, de l’instruction des étrangers, auxquels elle accorde les plus grands honneurs politiques et littéraires, tout comme à ses nationaux ; aux de Candolle comme aux Jussieu, aux Blanqui, Orfila, Rossi, comme aux Arago, Châteaubriand, Tocqueville, Lamartine, et mille autres qui sont les uns et les autres, dans les charges publiques les plus élevées, dans les professorats et dans l’Institut.

Paris, avec son concours infini, innombrable, de grands hommes, est le cerveau puissant qui, sans cesse et sans relâche, sécrète, à l’usage de l’humanité, des idées de réforme, de progrès, de liberté et de philanthropie. C’est là qu’accourent de toutes les parties de l’Europe ses têtes les plus fortes et ses cœurs les plus chauds, dans leur désir de faire du bien aux hommes leurs frères. Disciples d’une même école politique,