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tions, les passions si l’on veut et les intérêts soient identiques avec ceux du peuple. Quelquefois, rarement, en matières moins importantes, ils peuvent se tromper puisqu’ils sont hommes ; mais ils le feront sans aucun doute moins souvent que les autres autorités qui sont hommes aussi, hommes intéressés à se soustraire à la surveillance, au contrôle de l’opinion publique, bien plus que des mandataires qui dépendent d’elle directement, qui dépendent de l’élection populaire. C’est donc un devoir de prudence et de reconnaissance de se rallier toujours à la majorité des représentants.

Dans les cas de conflit la probabilité est bien plus forte qu’ils ont raison, plutôt qu’un gouverneur élevé dans un ordre social autre que le nôtre. Cette présomption raisonnable que par rapport à nous, ils sont dans l’erreur quand ils sont en lutte avec nos représentants, est devenue plus forte que jamais, depuis qu’ils viennent de leur gré, avec une mission aussi illibérale que celle de faire fonctionner un acte aussi injuste dans son principe, comme dans ses dispositions de détails que l’est l’acte d’Union. Il faut donc soutenir dans votre comté comme dans tous les autres du pays des candidats qui vous seront connus pour vouloir se rallier à un ministère qui a lutté avec énergie contre le gouverneur Metcalfe et contre sa pratique inconstitutionnelle d’essayer à gouverner par d’autres aviseurs que ceux que lui avait donné le pays. Il faut que vous vous efforciez de reporter les mêmes hommes au pouvoir. Si le gouvernement responsable est une vérité, le temps est venu ou ils pourront faire beaucoup plus de bien que je n’en espère, moi, qui le regarde comme une tromperie. Eux qui croient à sa sincérité et dès lors à son importance réelle auront l’occasion comme ils en ont le désir d’avancer la cause de la réforme. Si de nouveau un gouverneur, par lui-même ou par le conseil législatif dont il reste toujours le maître, cherchait à entraver les mesures libérales qu’ils auraient proposées, alors ils seront un peu plus tard que moi désillusionnés sur la valeur des dépêches de Lord Russell, et commenceront alors une opposition plus énergique qu’elle ne l’a encore été. Dans tout ce qu’ils ont fait en Chambre, dans les conditions qu’ils ont mises à leur entrée dans le ministère, dans le noble désintéressement avec lequel ils ont remis leurs charges, je les approuve. Je suis surpris et affligé du modérantisme qui les a empêchés de reprendre la considération d’aucune des mesures qu’ils avaient approuvées