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sèches pour le munitionnaire ; les pacotilles particulières les plus fortes ont été celles de M. Monnier et Lez, et Martin, en vins et eau-de-vie.

28 — Arriva le Duc de Fronsac richement chargé et dont on désespérait.

29 — Arriva Dufy Charest, commandant la frégate le Soleil Royal, de Bayonne, chargé en farine, pois, bled-d’Inde et eau-de-vie.

1er  juin — Arriva l’Atalante, frégate armée à Rochefort avec la flûte la Marie et la frégate la Pomone, de Brest, avec la Pie ; le tout chargé de munitions de guerre.

Par toutes les gazettes et les dépositions des prisonniers faits du côté des pays d’en Haut, nous fûmes certains que nous serions attaqués et que le siége de Québec était décidé.

6 — Je parlai au capitaine de la flûte la Marie, qui confirma notre idée, ayant rapporté qu’en passant au nord de St. Barnabé (île St. Barnabé), il avait vu sept gros vaisseaux mouillés, qui étaient vers le Sud, quoique le vent fût bon. On se flatta en vain que c’était la flotte venant des Îles, nous ne sçûmes que trop vite que c’était la première division des Anglais qui était devant pour intercepter les secours de Québec.

7 — Nous eûmes avis par M. Aubert qu’il y avait sept vaisseaux anglais mouillés à St. Barnabé.

8 — M. de Léry, détaché pour aller à Kamouraska, nous annonça que les sauvages avaient assuré qu’il y avait plus de soixante voiles.

À la fin de mai, M. de Montcalm arriva à Québec ; son arrivée nous annonça la certitude d’un siège. M.  le général (c’est sans doute le général de Lévis) ne tarda point à le suivre. Depuis la fin de mai jusqu’à la fin de Juin on a fait des travaux considérables à Québec. On a garni toutes les batteries ; on en a établi une au Palais ; on a fait des retranchements considérables à Beauport, depuis le Saut Montmorency jusqu’au passage de la Petite Rivière, sur laquelle on a établi un pont de bateaux, et où sont campés cinq bataillons de troupes réglées, avec la Colonie et la Milice.

Tous les navires, à l’exception des frégates et flûtes du Roy, furent désarmés et destinés à faire des brûlots. La flotte de M. Canon montera et sera conduite à bon port à Ste. Anne de Batiscan, ainsi que le St. Augustin de Bilboa, et l’Atalante, par M. Vogorties ; la flûte La Pie, par M. Sauran, et le Duc de Fronsac, auprès du Richelieu.

On construit deux bateaux, armés de quatre canons de 24, appelés « tracassiers, » sept bateaux montés d’un canon de 24, et une batterie flottante de l’invention de M. Gayot, montée de douze pièces de canon