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9 août. — Les Anglais ont continué leur bombardement, et ont dirigé leurs bombes à la haute ville.

10. — Ils en ont fait de même ; et on a fait un détachement pour les Païs d’en haut de 500 hommes.

11. — Il se fit de notre Camp sous Beauport, un détachement de 300 Canadiens et de 300 Sauvages pour aller attaquer les travailleurs qui étaient au-dessus du Sault ; au lieu de compter sur ces travailleurs, ils trouvèrent 800 hommes armés qui les soutenaient. Notre parti donna vaillamment et tuèrent environ 150 hommes. Les ennemis se replièrent. On aurait pu engager une action générale si on avait soutenu notre parti et tombé sur les travailleurs.

Le même jour dans la nuit, il y eut une alerte : trois frégates essayèrent de passer avec une petite goëlette. Les trois frégates se retirèrent au feu de nos canons et de nos mortiers ; la petite goëlette passa ; elle s’échoua néanmoins, et 5 bateaux armés de 2 canons la poursuivirent, mais elle se releva et continua sa route.

12. — Malgré une pluie continuelle les Anglais ont continué de canonner et bombarder. Depuis le 10, ils ont porté leurs bombes qui étaient de 80, et leurs pots à feu, qu’ils ont sans doute mises dans un gros mortier, au-dessus de la porte St. Louis, dans la rue St. Valier, et jusqu’aux tentes du commissaire, le sieur Corpron, faisant fonction de munitionnaire, et du garde magasin campés devant l’Hôpital Général, au-dessous de la terre d’Abraham. Cette même nuit, il y a eu une alerte : un soldat ayant rapporté qu’on fusillait à l’Anse des Mères ; l’erreur était grossière. C’était à la rivière des Etchemins.

13. — Les Anglais ont dirigé leurs bombes à deux bâtiments échoués à la rivière St. Charles qui servaient de batteries, à l’entrée de la rivière St. Charles, en faisant un feu continuel, ainsi que de leurs batteries du Sault Montmorency, malgré cela, on ne compte que 40 hommes de tués du canon, et de la bombe, tant au Sault qu’à la ville, et autant d’estropiés.

14. — Continuation du feu de la Pointe-Lévy sur la Ville. 2 matelots tués sur les ramparts de la batterie de M. Nau.

15. — Les Anglais ont diminué leur feu, et n’ont presque point jeté de bombes.

16. — Ils ont fait peu de feu, pendant le jour, mais à l’entrée de la nuit ils ont jeté beaucoup de bombes et pots à feu dont un, sur les neuf heures du soir, mit le feu à la maison de la veuve Pinguet, vis-à-vis les murs des Récollets. Ce feu fut assez bien servi suivant que je l’ai vu. Deux frères Récollets et deux charpentiers empêchèrent la communication du feu, en montant sur la maison voisine de Planty et