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qu'il fera queftion d'en tirer les jeunes plants. La trop grande hu- midité les fait pourrir, il faudra les arrofer modérément. Les glands femés au commencement de Mars, leveront au bout de cinq ou fix fe- maines , ils auront l'automne fui- vante huit à neuf pouces de hau- teur la plupart, & dans la feconde année ils s'élèveront à environ deux pieds. Il fera temps alors de les tranfplanter en tournant le pot ; & s'ily a pluñeurs plants dans un même pot, comme cela arrive ordinaire- ment, il faudra, en les féparant, conferver la certe aurant qu'il fera poffble autour des racines de cha- que plant. Il n’aura pas fallu man- quer d’avoir attention d’abriter les pots pendant les hivers contre les

elées. Si l'on a beaucoup de glands

femer, & qu'on fe détermine à les mettre en pleine terre, il fau- dra de grandes précautions pour les

arantir des fortes gelées; on pourra LE lever au bout de deux ans, & même différer jui trois où qua- tre; mais ce fera le plus long ter- me , encore faudra-t-il avoir eu lat. tention de faire fouiller un an au. paravant autour des racines, pour couper les plus fortes, & même le pivot du jeune arbre, & obliger par ce moyen à faire du chevelu , afin qu'on puiffe l'enlever avec: la motte de terre, Le mois d'Avril eft le cemps le plus convenable pour la tranfplantation des jeunes liéges ; & f l'on n'avoir pu les enlever en motte , il faudroit y: fuppléer., en leur mettant au pied,de la terrebien meuble & réduite en-bouillieà force d'eau, enfaite les garnir de paille pour les garantir des chaleurs & des fécherelfes, & leur conferver la frai- cheur des arrofemens, qu'il ne faur faire qu'une fois par femaine, &



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avec ménagement 3 l'excès à cer égard, en détruitoit plus que tous les autres accidens,

Cet arbre eft délicar, on ne doit pas s'atendre qu'il puille réfilter à tout âge en plein air aux hivers ri-

oureux , qu'on n'éprouve que trop Eos dans la partie feprentrionale de ce royaume. Il ne fauc donc ex- pofer à toute l'intempérie des fai- fons, que les plants qui ferone forts, très-vits, bien enracinés & bien re- pris, & les mértre à l'expofition la plus chaude , ou au moins parmi d’aurres arbres toujours verds.

Quand les habicans des lieux où croît le liége veulent faire la récolte de fon écorce , qui eft la partie de cet arbre la plus gile , ils attendent pour cela un remps chaud & ferein; car, s’il arrivoit une pluie immédia- tement après la récolre, c'eft-à- dire, quand il n'ÿ a plus que la jeune écorce, elle fe gâteroit bien- tôt & l'arbre feroit en danger de périr. Le remps étant favorable , ils fendent le tronc de l'arbre tont de fon long pour tirer l'écotce plus ER ESS ils latrempent aufi- tôt dans l'eau pour l'amollir , & la mettent enfuite fur des charbons embrafés , puis ils la chargent de

ïerres , afin de la redrefler & de a rendre plate, après cela ils la nettoïent & la cranfporrent. Tel eft le liége qu'on tran porte en balots dans tout le monde, & dont on fe fert pour faire des bouchons, & qui s'emploie pour la pèche , & dans la marine à différens ufages : on en couvre les maifons en certains çan- tons d'Elpagne ; on choifit pour cela le liège en belles tables, uni , peu noueux,. n'étant point crevaf- fé, d'une épailfeur moyenne , lé- ger, maïs le moins poreux , & qui fe coupé net facilement,