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AVERTISSEMENT. v

Vocabulaire François, suffisent, sans doute, déjà pour réfuter puissamment toute imputation de ressemblance (au moins à cet égard) avec quelqu’autre ouvrage que ce soit : ajoutons que le grand Vocabulaire françois renferme seul la totalité des mots de tous les Dictionnaires, & que sans en avoir copié aucun, il en donne la substance utile & épurée.

Nous avons profité, sans doute, des traits de lumière répandus dans l’Encyclopédie, nous en sommes convenus précédemment ; mais une preuve évidente qu’il n’est pas possible que le grand Vocabulaire françois soit la copie de cet excellent Livre, & que les plans de ces deux ouvrages différent essentiellement l’un de l’autre, c’est que depuis le monosyllabe A, jusqu’au substantif Aiguille, qui commence notre second volume, nous expliquons plus de deux mille six cens mots, tandis que l’Encyclopédie n’en traite que neuf cens, encore ne les confidère-t-elle pas sous toutes les acceptions dont ils font susceptibles.

Quant au Dictionnaire de Trévoux, nous osons assurer que nous n’en avons pas même tiré une seule phrase : les erreurs nombreuses que nous indiquons dans ce Livre, dont la nomenclature n’est d’ailleurs depuis A jusqu’à Aiguille, que de quatorze cens trente mots, auroient dû nous mettre à l’abri de tout soupçon de plagiat. Mais pourquoi aurions-nous copié des Dictonnaires, tandis que nous avions sous les yeux les sources où ils ont puisé, & en général les diffërens écrits des meilleurs Auteurs de tous les siècles ?

Il seroit inutile de nous arrêter plus long-temps sur une accusation de ce genre : elle est trop peu fondée, pour quelle doive intéresser nos Lecteurs ; nous les prierons seulement de comparer le grand Vocabulaire françois avec les Livres dont on prétend qu’il n’est que la copie ; ce moyen nous justifiera mieux que tout ce que nous pourrions dire.

Nous ne nous arrêterions pas non plus à la brochure qui vient de se répandre contre notre Livre, sous le nom d’un homme qu’on nous assure n’en être que le père adoptif, si l’Auteur n’annonçoit une pareille production sur chacun des volumes que nous donnerons dans la suite ; mais son projet nous engage à lui donner quelques avis, afin que nous puissions profiter des remarques qu’il promet, & qu’elles soient plus utiles au Public que celles qui composent sa brochure.

Nous lui dirons donc qu’il fera bon qu’il fasse un cours de prosodie françoise, pour ne plus s’exposer aux reproches d’avoir parlé