Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 66 —

ennemis ne viendraient pas de ce côté-là. Après avoir bien examiné sur toute la côte, on ne put rien voir autre chose qu’un navire de dix toises de long, monté par des Thai. Les officiers se hâtèrent de faire leur rapport au roi, qui se rappela alors une prophétie annonçant que deux princes de la nation des Thai passeraient la mer pour chercher une reine, que l’un d’eux deviendrait le souverain de tout le continent, et qu’il établirait une ère nouvelle à la place de celle de Bouddha. Convaincu qu’il serait inutile de leur résister, il donna immédiatement des ordres pour les recevoir avec tous les honneurs convenables. Il fit placer Phra-Rúang sur son propre trône, lui rendit ses hommages et lui offrit sa fille en mariage ; après quoi, il fit équiper un grand navire, qu’il chargea de présents, et après la célébration du mariage, Phra-Rúang s’embarqua avec la princesse son épouse et cinq cents Chinois, que le roi donna pour cortége à sa fille. Le voyage fut heureux, et après un mois de navigation, le navire parvint jusqu’à Saxanalai ; car, en ce temps~à, la marée remontait jusqu’à cette ville. C’est depuis cette époque que les jonques chinoises viennent faire le commerce à Siam, et y apportent tous les