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lent phi. De simples particuliers commettent quelquefois cet horrible homicide sur la personne de leurs esclaves, pour les établir gardiens, comme ils disent, du trésor qu’ils ont enfoui. »

Quand une femme fait une fausse couche, on appelle un magicien qui met l’enfant mort-né dans un pot de terre qu’il tient de la main gauche. De la main droite il tient un sabre ; arrivé au bord du fleuve, il prononce une formule d’imprécation contre l’avorton, puis, déchargeant un grand coup de sabre contre le pot, il le jette à l’eau. Il y a des sorciers qui conservent chez eux un de ces avortons ; on dit alors qu’ils nourrissent le diable. On prétend que ces sorciers font des choses merveilleuses au moyen de certaines formules, ils peuvent envoyer les mauvais esprits dans le corps de ceux à qui ils veulent nuire, et les mauvais génies qu’ils envoient sont connus sous les noms de Kasû, Kaháng et Xakla. Quand ils sont entrés dans le corps d’un homme, ils lui dévorent les viscères et après cela les intestins. La personne maigrit à vue d’œil, se dessèche et ne tarde pas à succomber. D’autres fois, les sorciers par leurs enchantements rapetissent une peau de buffle au