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dinairement garnis d’ex-voto ; car souvent tes malades font vœu, par exemple, d’offrir à l’ange un buffle ou un éléphant, ou une comédie quand ils sont guéris, ils vont acheter, avec des cauries, des statuettes de terre peintes, représentant l’objet qu’ils avaient promis, et de cette manière-là ils accomplissent leur vœu à bon marché.

Monseigneur Bruguières, dans une de ses lettres, rapporte une coutume superstitieuse et barbare, usitée à Siam, toutes les fois qu’on construit une nouvelle porte d’une ville. Quant à moi, je me rappelle avoir lu quelque chose de semblable dans les annales de Siam ; mais je ne voudrais pas affirmer le fait tel qu’il le raconte. Voici ce qu’il en dit : « Lorsqu’on construit une nouvelle porte aux remparts de la ville, ou lorsqu’on en répare une qui existait déjà, il est fixé par je ne sais quel article superstitieux, qu’il faut immoler trois hommes innocents. Voici comment on procède à cette exécution barbare. Le roi, après avoir tenu secrètement son conseil, envoie un de ses officiers près de la porte qu’il veut réparer. Cet officier a l’air de temps en temps de vouloir appeler quelqu’un il répète plusieurs fois le nom que l’on veut donner à cette porte.