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voyageurs ont écrit que dans l’Inde, et particulièrement à Siam, il y avait des hôpitaux pour les animaux mais on s’est formé une fausse idée de ces prétendus hôpitaux. Dans la réalité, les pagodes ne sont qu’un lieu d’asile pour les animaux. Quand quelqu’un a des petits chiens ou des petits chats qu’il ne veut pas nourrir, il va les lâcher à la pagode, ou bien quelqu’un, par dévotion, va offrir aux phra un couple de paons, des oies, des poules et des coqs pour l’ornement du monastère ; d’autres vont lâcher dans les viviers des talapoins quelques centaines de gros poissons. Leii pieux fidèles apportent quelquefois des cochons, des singes, des tortues et leur donnent la liberté dans les petits bois des pagodes. Mais souvent cette affluence d’animaux devient un grand sujet de tentation pour les luksit et pour les talapoins eux-mêmes ; car, lorsque les onrandes des fidèles ne sont pas abondantes, les luksit ou les nen font main basse sur ces hôtes qui sont très-faciles à prendre. Il arrive aussi quelquefois que, la nuit, pendant le sommeil des talapoins, les gens du voisinage, munis d’un épervier, ou de quelque autre instrument de pêche, viennent dépeupler les étangs ; ou bien ils enlèvent lestement un