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commettre une foule d’actes contraires à la règle. L’oisiveté, la paresse, le vagabondage, l’orgueil, l’arrogance, la vanité, la gourmandise et l’immoralité sont autant de vices qu’il n’est pas rare de rencontrer chez les talapoins.

Il y a, aux environs des pagodes, une certaine classe de femmes qu’on appelle nang-xi ; ce sont des veuves qui, ne sachant que devenir, se dévouent au service des phra. L’abbé du monastère leur donne un habit blanc au moyen duquel elles ont droit d’aller demander l’aumône, non seulement pour elles, mais encore pour le monastère auquel elles sont attachées. Si elles se conduisent mal, on les chasse et on les livre à leurs parents pour les châtier. Ces demi-religieuses doivent réciter une espèce de chapelet, et l’on dit que, quand elles prient, elles sont obligées de se tourner le dos. Il y a aussi une classe d’hommes qu’on appelle ta-thén, lesquels sont vêtus de blanc et se dévouent au service des pagodes comme les nang-xi ; leur principal office est de balayer les avenues des temples et les salles publiques du monastère.

Les habitations des talapoins sont les pagodes dont j’ai fait la description ailleurs. Quelques