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nemis, comme il priait Dieu de lui paradonner. Au reste, seigneur, ajouta-t-il, en se tournant vers Sojatan, quand je serais aussi coupable que mes ennemis le publient, ma femme et mon fils sont innocents ; je vous les recommande tous deux ; je ne vous demande pour eux, ni biens, ni établissement, mais la vie et la liberté. En achevant ces derniers mots, il leva doucement les yeux au ciel, et fit signe par son silence qu’il était prêt à recevoir le coup.

Alors un bourreau s’avança, et d’un revers de sabre l’ayant fendu en deux, le fit tomber sur le visage, mourant et poussant un profond soupir qui fut le dernier de sa vie.

Ainsi mourut, dans la fleur de ses jours, à l’âge de quarante-un ans, cet homme fameux qu’un génie sublime, une grande habileté dans les affaires, beaucoup de pénétration et de feu, un grand zèle pour la religion, un fort attachement au roi son maître, rendaient digne d’une vie plus longue et d’une destinée plus heureuse.

On ne saurait dire quelle fut la douleur de madame Constance à la nouvelle de la mort de son époux.

Cette illustre fille des martyrs du Japon eut