Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/420

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 398 —

tant que ce général ne pouvait se dispenser de ce voyage sans donner atteinte à l’union qui était entre les deux couronnes et faire naître de fâcheux ombrages.

Monseigneur de Rosalie, s’étant chargé de cette commission, trouva dans M. Desfarges une docilité que les amis de M. Constance n’y avaient pa : trouvée. Sur ces entrefaites, six officiers français, qui étaient à la cour, n’y trouvant plus de sûreté, prirent la résolution d’en sortir et de se retirer à Bangkok. Ils montèrent à cheval, s’armèrent, et feignant de s’aller promener, s’échappèrent aisément d’un garde que Pitraxa leur avait donné pour les accompagner partout. Il est vrai que pour un dont ils s’étaient défaits, ils en trouvèrent : depuis Louvô jusqu’à la rivière, plusieurs troupes d’espace en espace, mais qu’ils n’eurent pas de peine à forcer. Quand ils furent sur le bord du fleuve, y ayant trouvé un ballon plein de talapoins, ils chassèrent les talapoins et se saisirent du ballon. Mais, comme ils ne prirent pas la précaution d’attacher leurs rameurs, ils furent tout étonnés de les voir tous disparaître à la faveur de la nuit et se sauver à la nage chacun de son côté. Contraints de conduire leur ballon eux-mêmes, ils