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pas dans le gouverneur de Juthia la docilité qu’il désirait ; cet officier, qui savait bien que le roi ne faisait plus rien que ce qu’on le forçait à faire, étant résolu de n’y point déférer, Pitraxa ressentit vivement cette résistance du gouverneur ; mais il la dissimula en habile homme ; et comme il n’était pas encore en état d’agir à force ouverte, il mit heureusement l’artifice en œuvre. Comme on n’avait point encore eu le temps de reconnaître ceux des mandarins qui étaient ses amis, il en aposta quelques-uns qui, feignant d’être mécontents de sa conduite et du changementqu’il venait de faire dans le gouvernement de l’État, sous prétexte de faire leur cour au frère de leur roi, et de lui offrir leurs services pour conserver la couronnee dans la famille royale, allaient au palais de Juthia corrompre les gardes de ce prince. Ils y réussirent si bien, que ces gardes infidèles, trompant la vigilance du gouverneur, enlevèrent eux-mêmes leur maître, et l’ayant conduit hors du palais par des chemins et des portes écartées, le livrèrent à une troupe de soldats qui le transportèrent à Louvô, ce qui rendit Pitraxa maître de toute la famille royale.

Bientôt, tout plia sous l’autorité d’un usurpa-