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de sa suite l’avaient lâchement abandonné. La partie était, trop inégale pour pouvoir tenir bien longtemps. Il fallut se rendre à la force et céder à la multitude. On le fit prisonnier lui et les Français qui lui avaient tenu compagnie, et on les chargea tous de fers.

Pitraxa, s’étant assuré du monarque et de son ministre, se déclara régent du royaume sous l’autorité du roi captif auquel il voulut conserver cette ombre de la royauté, pour rendre son usurpation moins odieuse. Toute la cour l’eut bientôt reconnu. Il ne prit cependant que le nom de grand mandarin ; mais il commença à agir en roi. Peu de gens dans le royaume lui résistèrent. Cependant le gouverneur de la capitale ne se rendit qu’à l’extrémité. Ils eurent une grande contestation touchant un des frères du roi qui était demeuré à Juthia et qu’on gardait dans le palais. Pitraxa, qui allait toujours à son but, crut qu’il était de sa politique d’avoir ce prince en sa puissance, et plus encore de ne pas le laisser entre les mains d’un homme qui paraissait disposé à s’en servir contre lui. Dans cette vue, il résolut de le faire transférer à Louvô, et il employa pour cela le nom et l’autorité du roi. Les ordres qu’il envoya ne trouvèrent