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un assez grand nombre pour exécuter la conspiration si elle n’eût été découverte. Elle le fut par les princes de Champa, qui, ayant un troisième frère au service du roi, et actuellement à Louvô où se trouvait alors la cour, lui firent tomber entre les mains une lettre d’avis, mais si mal à propos et d’une manière si bizarre, que, ne sachant ce que c’était, et soupçonnant néanmoins quelque chose, il la porta toute cachetée à M. Constance.

L’activité du ministre le fit bientôt arriver à Juthia après qu’il eut lu la lettre et pris les ordres du roi son maître. Il trouva en arrivant que le gouverneur, qui avait aussi été averti de la conspiration par un des complices, avait pris de si bonnes précautions, que les conjurés qui s’étaient déjà assemblés, voyant leurs trames découvertes, s’étaient retirés chacun chez eux. M. Constance profita de leur consternation pour faire publier une amnistie en faveur de ceux qui avoueraient leur crime, et en demanderaient pardon. Tout le monde le fit, hormis le prince de Macassar et ceux de sa nation, qui, ayant refusé opiniâtrement d’implorer la clémence du roi, éprouvèrent enfin sa justice.

Les Macassars sont les plus braves et les plus déterminés soldats de l’Orient. Quand ils sont