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furent assemblées, et les douze missionnaires choisis, tout étant prêt pour le retour des ambassadeurs du roi de Siam, on fit le voyage de 1686, que le père Tachard a donné au public avec la même abondance de remarques curieuses que le premier.

Les mahométans s’étaient longtemps flattés de faire recevoir l’Alcoran au roi de Siam et à ses peuples. Ils perdirent cette espérance quand ils virent ce prince si étroitement allié avec les chrétiens, et craignirent quelque chose de pis. La différence que l’on avait faite de l’ambassadeur de France et de celui de Perse dans les honneurs de l’audience, où ce dernier avait prétendu être traité comme le premier, avaittellement augmenté cette appréhension dans ces infidèles, qu’ils prirent la résolution de prévenir le malheur qui les menaçait par une conjuration contre la vie du roi. Les auteurs de ce mauvais dessein furent deux princes de Champa et un prince de Macassar, tous trois réfugiés à Siam où le roi leur donnait un asile contre des ennemis puissants qu’ils avaient dans leurs pays. Un capitaine malais les seconda par des prophéties qu’il fit courir parmi les zélés de sa secte, dont il eut le crédit d’assembler en peu de temps