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rait pas que ce prince ne pouvait ainsi favoriser la religion chrétienne sans s’attirer, ainsi qu’à sa famille, deux sortes d’ennemis dangereux, les talapoins avec ceux des Siamois qui auraient du zèle pour leurs pagodes, ou qui voudraient paraître en avoir, et les mahométans qui s’efforçaient de lui faire embrasser l’Alcoran, qu’un ambassadeur de Perse, actuellement à Siam, était venu lui apporter.

Ce fut pour proposer au roi de France le plan qu’il avait conçu, que M. Constance ménagea l’ambassade des trois madarins qui arrivèrent en France avec M. de Chaumont en 1686. L’approbation que Sa Majesté donna au projet de ce ministre, et ce qu’elle fit de son côté pour en faciliter l’exécution, marquent combien elle l’estimait solide. Le principal article du traité était que le roi enverrait au roi de Siam des troupes françaises, non seulement pour apprendre notre discipline aux siennes, mais pour être à sa disposition selon le besoin qu’il en aurait pour la sûreté de sa personne ou pour celle de son État ; moyennant quoi le roi de Siam donnerait aux Français la garde de deux places, où ils seraient commandés par leurs chefs sous l’autorité de ce monarque.

Après que ce traité fut conclu, que les troupes