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mieux pour la gloire de son maître, que de lui acquérir l’amitié d’un monarque si fameux ; et comme il était très-instruit de ce se passait en Europe, il jugea fort sainement que, parmi les princes chrétiens, il n’y avait que celui-là qui fût d’humeur et en état d’entreprendre beaucoup pour la religion.

Le roi de Siam, à qui il communiqua les vues qu’il avait là-dessus, les approuva et entra dans ce dessein, non seulement avec plaisir pour l’intérêt de sa propre gloire, mais encore, ce qui est admirable dans un roi païen, avec une espèce de zèle que son ministre lui avait inspiré pour l’établissement de l’Évangile dans ses États. Cela fit croire à quelques-uns qu’il n’était pas éloigné du royaume de Dieu mais l’expériencea fait voir qu’on s’était trompé.

Les avances que fit ce monarque pour rechercher l’alliance du roi de France, donnèrent lieu à Sa Majesté d’envoyer à Siam M. le chevalier de Chaumont, en qualité d’ambassadeur, dans le courant de 1685.

Ce fut en cette occasion que M. Constance, espérant plus que jamais de pouvoir, sous la protection et avec le secours du plus puissant roi de la chrétienté, introduire parmi les Siamois la religion