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que j’ai passé de ma vie dans l’erreur, et à amplifier l’Église catholique. Je prie celui qui m’en inspire le désir de m’en donner la grâce. »

Quelques jours après cette action, il se maria à une jeune Japonaise, considérable par la noblesse de sa famille, et encore plus par le sang des martyrs dont elle avait l’honneur d’être issue, et dont elle imite si bien les vertus. Aussi a-t-il toujours vécu depuis avec cette illustre compagne dans une concorde et dans une paix qui peuvent servir de modèles à ceux que le sacrement a unis du plus étroit de tous les liens. Le roi et tous les grands de la cour lui en firent leurs compliments qu’ils accompagnèrent de grands présents, et les catholiques en témoignèrent une grande joie.

Le cours des prospérités de M. Constance fut si rapide, que le barcalon étant venu à mourir, le roi voulut lui en donner là charge qui est la première de l’État. Il s’en excusa prudemment, pour ne pas s’attirer, dans ce commencement de sa fortune, la jalousie des mandarins ; mais s’il n’accepta pas la charge, il en fit presque toutes les fonctions ; car tout ce qu’il y avait d’affaires de conséquence passait par ses mains, et le roi s’en reposait si absolument sur lui, qu’il était devenu le canal de toutes