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catholique, dès qu’il aurait abjuré l’erreur, jugeant que c’était un point capital pour la solide conversion d’un homme qui était dans les désordres ordinaires aux gens de son âge, lorsqu’ils ne sont pas pénétrés de la crainte des jugements de Dieu.

Les choses étant ainsi disposées, M. Constance fit son abjuration le 2 mai 1682, dans l’église des jésuites portugais établis à Siam au quartier de leur nation. On ne peut dire la consolation qu’il ressentit durant la cérémonie, en pensant qu’il était enfin rentré dans le sein de l’Église après un si long égarement. La reconnaissance qu’il en conçut fut si vive, qu’il disait aux assistants en les embrassant, que puisque Dieu lui avait fait cette grâce, qu’il avait si peu méritée, il tâcherait dorénavant de se rendre utile à la religion dans le royaume de Siam, et d’y procurer aux autres le même bonheur qu’il venait d’y recevoir. Quelques jours après il fit sa communion, dans laquelle sa ferveur ayant encore pris un nouvel accroissement, il s’adressa au Père et lui dit ces propres mots : « Je proteste, devant Notre Seigneur Jésus-Christ, que je reconnais ici présent, que j’emploierai dorénavant tous mes soins à réparer ce