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de biam était de ceux qui épargnent pour dépenser à propos ; il sut si bon gré à M. Constance de sa judicieuse économie, qu’il se servit depuis de lui dans les affaires les plus importantes et les plus difficiles.

Son crédit devint si grand, que les plus grands mandarins s’empressaient de lui faire leur cour. Sa prospérité néanmoins fut interrompue par une violente maladie, qu’on croyait le devoir emporter. On la cacha quelque temps au roi, apparemment pour ne pas l’affliger ; mais il témoigna du chagrin de la discrétion que l’on avait eue là-dessus, et donna a ses médecins des ordres si précis pour travailler à la guérison du malade, qu’il fut bientôt hors de danger.

M. Constance était né de parents catholiques ; mais l’éducation qu’il avait reçue parmi les Anglais, auxquels il s’était donné à dix ans, l’avait insensiblement engagé à suivre la religion anglicane. Il y avait vécu jusqu’alors, et le capitaine de la factorerie anglaise, qui avait aperçu en lui quelque penchant à retourner à la foi de ses pères, n’avait rien omis pour le retenir dans l’erreur. Heureusement, pour l’en tirer, le père Antoine Thomas, jésuite flamand, passant par Siam pour