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honneurs si grands, que j’aurais peine d’être cru, s’ils n’étaient uniquement dus au caractère dont Sa Majesté avait daigné m’honorer. J’ai reçu aussi mille bons traitements de ses ministres et du reste de sa cour. MM. l’abbé de Lionne et Levachet prirent en même temps congé du roi, qui, après leur avoir souhaité un bon voyage, leur donna à chacun un crucifix d’or et de tambac avec le pied en argent. Au sortir de l’audience, M. Constance me mena dans une salle entourée de jets d’eau qui était dans l’enceinte du palais. Je trouvai là un très-grand repas servi à la mode du royaume ; le roi de Siam eut la bonté de m’envoyer deux ou trois plats de sa table, dont l’un était du riz accommodé à leur mode, et les deux autres de poisson sec et salé qui venait du Japon. Sur les cinq heures, je m’en retournai dans une chaise dorée portée par dix hommes, et les gentilshommes qui m’accompagnaient étaient à cheval. Nous entrâmes dans nos ballons et nous étions accompagnés d’un grand nombre de mandarins. Les rues étaient bordées de soldats, d’éléphants et de cavaliers maures. Tous les mandarins qui m’avaient accompagné jusqu’à mon ballon se mirent dans les leurs et vinrent avec moi ; il y avait environ cent ballons, et j’arri-