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ensuite cent hommes à cheval, pieds nus et habillés à la mauresque, tenant une lance à la main ; dans cet endroit, les nations et tous ceux qui me suivaient me quittèrent, à la réserve des gentilshommes qui m’accompagnaient. Je traversai deux autres cours qui étaient garnies de la même manière, et, entrant dans une autre, j’y trouvai un grand nombre de mandarins tous prosternés la face contre terre. Il y avait dans cet endroit six chevaux qui avaient des anneaux d’or aux pieds de devant, et qui étaient tenus chacun par deux mandarins. Ils étaient très-bien harnachés, tous les harnais étaient garnis d’or et d’argent, enrichis de perles, de rubis et de diamants, en sorte qu’on ne pouvait en voir le cuir ; leurs étriers et leurs selles étaient d’or et d’argent ; il y avait aussi dans cette cour plusieurs éléphants harnachés de même que le sont des chevaux de carrosse, ayant des harnais de velours cramoisi avec des boucles dorées. Les gentilshommes entrèrent dans la salle d’audience et se placèrent avant que le roi fût sur son trône, et quand j’y fus entré, accompagné de M. Constance, du barcalon et de M. l’abbé de Choisy, qui portait la lettre de Sa Majesté, je fus surpris de voir le roi dans une tribune fort élevée ; car M. Constance