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était dans ma chambre, dans un vase d’or couvert d’un voile de brocard très-riche. Les mandarins y étant entrés, ils se prosternèrent les mains jointes sur le front, le visage contre terre, et en cette posture, ils saluèrent par trois fois la lettre du roi. Pour moi, j’étais assis sur un fauteuil auprès de la lettre ; cet honneur n’a jamais été rendu qu’à la lettre de Sa Majesté. La cérémonie étant finie, je pris la lettre avecle vase d’or, et après l’avoir portée sept ou huit pas, je la remis à M. l’abbé de Choisy, qui était venu de France avec moi. Il marchait à ma gauche, un peu derrière, et il la porta jusqu’au bord de la rivière où je trouvai un ballon extrêmement beau, fort doré, dans lequel étaient deux mandarins du premier ordre. Je pris la lettre des mains de M. l’abbé de Choisy, et l’ayant portée dans le ballon, je la mis entre les mains d’un de ces mandarins qui la posa sous un dais fait en pointe, fort élevé et tout doré. Après cela, j’entrai dans un autre ballon très-magnifique, qui suivait immédiatement celui où était la lettre de Sa Majesté. Deux autres, aussi beaux que le mien, dans lesquels étaient des mandarins, se tenaient aux deux côtés de celui où l’on avait mis la lettre. Le mien, comme je viens de le dire, le suivait ;