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distance en distance on a placé des tables ornées de beaux vases et de cassolettes où brûle continuellement de l’encens. Tout le long de la route que doit parcourir la procession on a planté des rangées de bananiers d’où pendent des fleurs et des fruits, surtout des oranges et des ananas. Enfin on se met en marche, les jeunes filles, la bannière en tête, et tenant chacune un flambeau, puis les jeunes gens et les hommes également avec des flambeaux. La musique vient après, ensuite une cinquantaine de petits anges, comme ils les appellent, portant une couronne et tenant chacun une grande coupe d’argent remplie de fleurs. Après eux viennent les thuriféraires et enfin le dais. Les prostrations des petits anges qui jettent les fleurs sont faites avec beaucoup de grâce ; à chaque fois que les coupes d’argent se vident, d’autres enfants, portant de grandes corbeilles, viennent les remplir. Le Saint-Sacrement marche entre une haie de soldats. Pendant toute la procession, le son des cloches et des tambours ne discontinue pas, et des milliers de pétards chinois ne cessent d’éclater avec un fracas qui plaît beaucoup aux indigènes Ce jour-là, comme le Saint-Sacrement reste ex posé toute la nuit, il n’y a pas de feu d’artifice