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place devant l’église. C’est fort amusant de voir les chrétiens, pêle-mêle avec une foule de païens, se livrer aux ébats de la joie en se réjouissant du spectacle innocent des feux d’artifice et surtout des fusées et des pétards qui, retombant comme une grêle, éclatent sur la bruyante assemblée. Le lendemain, à la pointe du jour, et à plusieurs reprises, les cloches et les tambours annoncent la solennité. La matinée est tout employée à celébrer la grand’messe et à faire ses dévotions. Toutes les lanternes, les lampes suspendues, les cadres, les chandeners et l’autel sont garnis de guirlandes de fleurs de toute espèce dont l’église est embaumée. À midi, les chefs du camp donnent à l’évêque et aux prêtres un grand repas auquel ils assistent debout, tenant à honneur de servir eux-mêmes leurs pasteurs. Un cochon rôti, des volailles, du poisson, des légumes, des gâteaux et des fruits, voilà ce qui compose ce grand festin dont les restes copieux sont emportés dans la maison du premier chef ou les autres se réunissent et se régalent à leur tour. À trois heures après midi, on chante les vêpres, après quoi on se dispose pour la procession. Les murs d’enclos sont garnis d’indienne et décores de guirfandes de fleurs. De