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mandarin, étant venu voir une procession, se tenait debout avec sa suite. On lui enjoignit de s’accroupir, et comme il refusa de le faire, on le mit dehors en lui administrant du rotin. Il partit donc indigné et alla de ce pas porter accusation au premier ministre, en lui montrant pour preuves les traces encore fraîches des coups qu’il avait reçus. Le premier ministre lui dit : Qui t’avait envoyé assister à la procession des Farangs ? Personne monseigneur. — Écoute je n’ai pas besoin de savoir pourquoi ils t’ont battu, moi je vais te faire battre pour t’apprendre à ne pas aller troubler les Farangs dans leurs cérémonies religieuses ; et là dessus il lui fit donner vingt bons coups de rotin

18. PERSÉCUTIONS ENVERS LES NOUVEAUX CONVERTIS.

Quoique la religion chrétienne soit estimée et honorée à Siam, cela n’empêche pas qu’il n’y ait souvent des persécutions contre les nouveaux con vertis. Dès qu’un païen se fait chrétien, ses parents et ses amis l’attaquent avec chaleur : Comment, lui disent-ils, tu veux donc quitter la vraie religion et la lumière pour te jeter dans les ténèbres ? Veux-tu donc faire société avec les impies ? Malheureux, tu