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ple. Tous les riches se procurent un plus ou moins grand nombre de concubines, selon leur plus ou moins de fortune. Il n’est donc pas étonnant que la partie la plus puissante et la plus influente de la nation ne s’accommode pas de la religion chrétienne qui réprouve une licence de mœurs aussi effrénée.

La seconde cause qui retarde les progrès du christianisme, c’est l’éducation de la jeunesse dans les pagodes. La secte bouddhiste impose à tous les garçons l’obligation stricte de passer quelques années dans les monastères sous la direction des talapoins. Les fils du roi eux-mêmes n’en sont pas exempts. Tous les jeunes gens, parvenus à l’âge de vingt ans, doivent se faire ordonner bonzes. De là vient que, dans la capitale seulement, on compte environ douze cents monastères renfermant au moins douze mille talapoins. Il est facile de concevoir que tous ces jeunes gens, quand ils sont revenus à l’état laïque, seront fortement attachés aux superstitions qu’ils ont puisées dans leurs monastères dès leur plus tendre jeunesse.

Le troisième obstacle que rencontre le christianisme, c’est la crainte d’envahissement de la part