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désastreuse invasion des Birmans ruina de fond en comble cette infortunée mission. Une partie des chrétiens périt par le glaive des ennemis, une autre fut emmenée en captivité le reste fut dispersé et s’enfuit pour chercher un asile dans les pays voisins. Lorsque Phaja-Tàk rétablit les affaires de Siam, il n’y eut qu’environ mille des anciens chrétiens qui rentrèrent dans le royaume ; de sorte qu’il fallut recommencer la mission tout de nouveau. Parmi les nations qui peuplent Siam, la plupart sont assez bien disposées à recevoir la bonne nouvelle de l’Évangile ; mais comme jusqu’à présent le roi s’était opposé aux conversions, la bonne volonté des habitants est restée presque stérile. Il n’y a que la population chinoise qui jouisse d’une pleine liberté d’embrasser le christianisme ; aussi c’est parmi les Chinois que nous avons le plus de néophytes. Lorsqu’un Chinois se convertit, sa femme et ses enfants ne tardent pas d’en faire de même. C’est ce qui faisait dire un jour au roi défunt devant toute sa cour : « Il est vrai que les prêtres européens ne convertissent pas nos Siamois ; mais, en attirant les Chinois à leur religion, ils attirent aussi les femmes et les enfants de ces Chinois c’est autant d’enlevé à la