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canards sauvages, etc., etc. ; car le gibier et surtout les oiseaux aquatiques abondent dans cette contrée. La manière ordinaire de voyager est d’aller en barque sur le fleuve ou les canaux ; quand on est obligé d’aller par terre, comme il n’y a ni chevaux, ni voitures, on va à pied, ou sur un éléphant, ou sur un chariot traîné par des buffles. Dans ces voyages on a à souffrir bien des privations et des incommodités : par exemple, il arrive qu’on est dévoré la nuit par des nuées de moustiques qui vous sucent le sang et ne vous laissent pas fermer l’œil, ou bien, pendant la nuit, des légions de fourmis, qu’on appelle fourmis de feu (mot fai), font irruption dans vos habits, et, par leurs morsures cuisantes, vous forcent à déloger bien vite. On est exposé à des dangers divers sur l’eau, il faut se prémunir contre les crocodiles ; sur terre, on craint le tigre ; les serpents viennent quelquefois se fourrer sous la natte sur laquelle vous dormez ; en mettant la main dans vos poches, un scorpion vous darde sa queue envenimée ; d’autres fois la barque chavire, et malheur à vous si vous ne savez pas nager ! Mais le Seigneur sait bien dédommager de toutes les peines. que l’on endure pour lui. Arrivé dans la chrétienté ;