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main ; M. Rabeau s’avança vers eux, tenant de la main droite le crucifix, et de la gauche une image de la Sainte-Vierge, et il leur dit : Je suis un prêtre du Dieu vivant, je n’ai fait de mal à personne. Dieu toucha le cœur des Barmas, ils mirent leurs mains sur la tête du missionnaire et sur celle des chrétiens qui le suivaient, et ils les firent asseoir ; ils les lièrent ensuite, et prirent à M. Rabeau sa soutane et son bréviaire. Bientôt après ils les délièrent, et par la protection d’un des chefs, ils les conduisirent dans le camp, leur mirent des liens aux pieds et fermèrent l’enceinte. On les laissa ainsi jusqu’à dix heures du matin, et on ne leur épargna ni les menaces ni les opprobres. Vers dix heures, un officier, Cafre d’origine, alla les voir et emmena avec lui trois des chrétiens. Au milieu de la nuit, un autre officier chrétien les envoya chercher tous et les fit passer dans un autre camp où il demeurait avec le général. Il leur procura toutes sortes de soulagements et de consolations. Les Barmas ; a prèsavoir tout saccagé Jongsélang, s’embarquèrent pour aller dans un lieu voisin. M. Rabeau, qui était un peu malade, monta sur un des meilleurs vaisseaux. Le capitaine du vaisseau était chrétien et son ami. Peu de temps après