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et envoyé au loin pour le soustraire aux recherches des officiers gentils qui brûlaient du désir de Vaincre sa générosité et de corrompre sa foi. Cependant la tempête se calma encore une fois la mère et son fils aîné revinrent au quartier des chrétiens, et le plus jeune entra au collége. Mais les deux sœurs furent retenues dans le palais du roi qui se flattait ; à force d’artifices, de triompher de leur résolution. Voyant ses efforts inutiles, il les sépara l’Une de l’autre, retint la plus jeune et fit jeter l’autre dans une noire prison. Après l’y avoir retenue longtemps, il la donna en esclave à un mandarin. Bientôt cet officier mourut, et la chrétienne fut de nouveau jetée dans un cachot. Dans le même temps, sa sœur, expulsée du palais, subit aussi le même sort. Enfin le roi désespérant de vaincre leur générosité, et voyant croître l’admiration qu’inspirait leur constante fermeté, les fit élargir. Le premier usage qu’elles firent de leur liberté fut de se rendre à l’église des chrétiens, et le 22 mai, jour anniversaire de leur arrestation, elles se retirèrent dans la maison des religieuses où elles menèrent la vie la plus austère et la plus pénitente. Il fallut même modérer leur zèle, car elles s’astreignirent à un jeûne si sévère, qu’il