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Son frère et ses sœurs comparurent les premiers. Pour lui, ayant appris le sort de ses parents, il attendait tranquillement son tour ; regardant comme une lâcheté indigne d’un chrétien de fuir la persécution, il s’y prépara par sa première communion et par le sacrement de confirmation.

Presque tous les chrétiens accompagnèrent les confesseurs devant le juge, et il fallut avoir recours aux menaces et même aux coups pour les éloigner. Les missionnaires les engagèrent à ne pas se raidir contre l’autorité publique et à ne pas s’exposer témérairement au péril.

Les ordres du roi furent notinés aux prisonniers, et l’on procéda à l’interrogatoire. Telles furent l’assurance et la fermeté des deux jeunes chrétiennes, que le juge en frémissait de rage. On leur coupa les cheveux selon l’usage du pays. Leur frère fut chargé de fers. On lui mit des chaînes au cou, aux mains, aux reins et aux pieds, et on le frappa de verges ; mais bientôt on le délia, on le traîna, on le porta aux pieds d’une idole. Le jeune homme encouragé par les exhortations de sa mère, loin de rendre hommage à cette fausse divinité, ne laissa pas même tomber un regard sur elle. Après avoir en vain tenté d’intimider les confesseurs, en