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qui, arrivés à Siam, dépouillèrent le roi de ses habits de talapoin et le chargèrent de chaînes. Peu de jours après, ces mandarins, savoir le premier ministre du royaume et le général d’armée, arrivèrent eux-mêmes à Bangkok. C’étaient deux frères, dont l’aîné, qui était le premier ministre, fut aussitôt proclamé roi par tout le peuple. Les uns disent que ce fut par l’ordre de ce nouveau roi et de son frère, que Papa-Tak fut mis à mort, aussi bien que son fils, ses frères, leurs enfants et les principaux mandarins. D’autres attribuent ce massacre à la fureur du peuple. Quoi qu’il en soit, Papa-Tak fut tué le 7 avril 1782.

Avant la mort de l’ancien roi et l’arrivée du nouveau, les chefs qui conduisaient le peuple mutiné contre le roi, mécontents de la résistance que les chrétiens avaient faite pour défendre le palais, en firent mettre plusieurs en prison mais ils ne tardèrent pas à être relâchés. Cela n’empêcha pas que le camp des chrétiens ne fut pillé par le peuple. L’église fut entièrement dépouiHée, on enleva tout ce qu’on y put trouver, vases sacrés, ornements, vin pour la messe, etc. On n’y laissa que quelques images et le bâtiment nu. Ainsi fut récompensée la fidélité des chrétiens envers le roi,