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la sentence fùt publiée, et les autres le lendemain. Un seul, qui était déjà lié d’une censure pour une autre cause, demeura dans son obstination et son impénitence.

Le barcalon, Malais de nation, et de la secte de Mahomet, s’était montré dans l’affaire du mois de juillet fort opposé aux chrétiens, et avait parlé de manière à irriter le roi contre eux. Le 4 août, ce prince à l’audience lui en fit des reproches publics. Me voyant l’autre jour, lui dit-il, dans un moment de colère contre les chrétiens, vous avez cherché à m’animer davantage ; ils sont fermes dans leur religion, au lieu que vous, vous êtes comme un animal à deux faces ; vous pouvez être sûr que, si j’en étais venu à quelques excès contre eux, vous l’auriez bien payé, vous en auriez été vous-même la victime. Le monarque ajouta ensuite, en parlant des chrétiens enrôlés à son service : Il faut pourtant bien donner la solde à ces pauvres misérables ; car, autrement, comment feront-ils pour vivre ? En conséquence, le grand prince, fils du roi, fut chargé de cette commission. Dans cette séance, il ne fut pas dit un mot de l’évéque ni des missionnaires, et on ne parla plus de les renvoyer.

Le calme rendu aux missionnaires de Siam ne